Skip to content Skip to footer

Léon XIV, Disney et le retour du monde réel

On pardonnera sans doute au lecteur la comparaison qui va suivre, car elle peut sembler audacieuse ou même provocatrice. Pourtant, cette mise en parallèle entre l’Église catholique apostolique et romaine et Disney — multinationale la plus puissante au monde en matière d’influence sur l’enfance — est utile et même nécessaire pour comprendre l’époque et son tournant historique.

Disney et l’Église partagent en effet une ambition essentielle : atteindre chaque âme, chaque enfant, chaque adulte, dans toutes les cultures. Aucune autre institution, religieuse ou économique, ne possède une telle capacité d’influence universelle, une telle portée mondiale. Disney éduque par l’imaginaire, l’Église éduque par la foi ; mais toutes deux cherchent à façonner l’humanité entière à leur image.

Leur universalité même les rend sensibles aux évolutions de leur temps. Ainsi, lorsqu’elles ont récemment suivi l’air du temps progressiste, chacune à sa manière, elles ont rencontré rapidement les limites de cette aventure. Disney a multiplié les avertissements « woke » sur ses classiques comme Dumbo ou Peter Pan, espérant montrer patte blanche à une culture devenue hypersensible. L’Église catholique, sous François, a cherché elle aussi une forme d’ouverture maximale, au risque de brouiller son message et d’égarer certains fidèles.

Le réel, pourtant, a fini par rappeler ces deux institutions à l’ordre : Disney a vu ses chiffres d’affaires chuter, ses abonnements reculer, le public se lasser des injonctions morales permanentes. L’Église catholique, confrontée à un nombre de pratiquants en déclin et à des débats internes de plus en plus violents, a été forcée de clarifier ses positions doctrinales et morales.

C’est dans ce contexte que s’inscrit l’élection du pape Léon XIV, figure symbolique du retour à un équilibre doctrinal clair, cohérent, enraciné dans une tradition forte. Beaucoup y voient un tournant majeur : la fin d’une papauté strictement romaine et européenne, le début d’une ère véritablement universelle, mais également plus pragmatique, capable d’affronter sans illusion les réalités du monde contemporain.

Ainsi, Disney et l’Église catholique, chacune poussée par les exigences brutales du réel — l’économie pour l’une, les fidèles pour l’autre — reviennent aujourd’hui à leurs fondamentaux. Non pas dans un mouvement réactionnaire, mais dans un recentrage lucide, ancré dans une compréhension réaliste de ce que veut véritablement leur public respectif.

Ce parallèle permet de comprendre une chose essentielle : la puissance universelle, qu’elle soit économique ou spirituelle, ne peut durer qu’en restant fidèle à la vérité du réel, aux attentes profondes de ceux qu’elle prétend guider ou influencer.

Toutefois, il faut ici avertir : ce retour au réel, à la tradition, ne se fera pas sans douleur. Les idéologues fanatiques, voyant leur influence décliner, leur idéologie moquée et contestée, risquent de réagir par une radicalisation accrue. Ceux qui croyaient naïvement « changer le monde » se retrouveront bientôt face aux institutions mêmes qu’ils pensaient conquérir : Disney et l’Église redeviendront les ennemis naturels d’une gauche révolutionnaire progressiste, frustrée de voir le monde reprendre son axe originel.

Cette radicalisation à venir est une conséquence directe de l’échec historique des générations boomers. Après avoir cru transformer définitivement la société, ils voient leur projet s’effriter lentement. Ironiquement, leur fin de cycle ramène le monde à l’état de chaos et d’interrogations d’avant 1945, d’avant leur naissance même : les traités remis en question, les ordres anciens ébranlés, les puissances en compétition.

En France, les signaux sont déjà perceptibles : après des décennies d’errance et d’immigration massive, la France périphérique se tourne à nouveau vers ses racines, vers un catholicisme qui retrouve une vigueur inattendue. Les jeunes générations, baignées dans un environnement multiculturel où le blasphème n’est plus toléré, s’adaptent et retrouvent instinctivement un respect pour le sacré. Face à cela, les boomers hurlent, voyant leurs anciennes cibles reprendre voix et influence.

Le réel reprend ses droits, et l’Histoire continue son cycle, impitoyable, ignorant les illusions et rappelant sans cesse l’humanité à ce qui demeure essentiel.

This Pop-up Is Included in the Theme
Best Choice for Creatives
Purchase Now