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Le Peuple pensant

Par Sirius – 3 mai 2025

Il y a dans ce pays un peuple qui n’a jamais été consulté sur ce qui l’intéressait vraiment.

Il ne descend pas dans la rue. Il ne prend pas la parole dans les médias. Il ne siège pas dans les commissions.

Mais il observe.
Il pèse.
Il doute sans renoncer.
Et surtout, il pense.

Ce peuple n’a pas de représentant.
Pas de sigle.
Pas de promesse.

C’est une poignée d’hommes et de femmes qui ont compris que le théâtre institutionnel tournait à vide, que le vocabulaire public était devenu obsolète, et que la violence ne produit rien de durable.

Ils ne cherchent ni la revanche, ni la domination.
Ils cherchent une issue qui ne soit pas une fuite.

Depuis des années, on leur dit que tout est joué.
Qu’il faut choisir entre l’indépendance ou l’assimilation,
entre la rente ou la ruine,
entre le mépris ou la colère.

Mais eux ne choisissent pas.
Ils tiennent.

Ils savent que ce pays ne se résume pas à un découpage institutionnel ou à un calendrier électoral.
Ils savent qu’il y a quelque chose à sauver.
Et que ce quelque chose ne sera pas sauvé par ceux qui ont construit l’impasse.

Le peuple n’a jamais réclamé de gouverner. Il veut vivre, transmettre, espérer. Mais on lui a tout pris, sauf la volonté de comprendre.

Ce texte leur est destiné.
Pas pour les convaincre.
Mais pour les nommer.

Vous êtes le peuple pensant.
Vous cherchez à être justes. Vous ne cherchez pas à avoir raison.

Vous avez vu venir l’effondrement. Vous avez entendu les silences, derrière les discours. Et vous avez compris que ce pays méritait mieux que des slogans.

Il n’y aura pas de miracle.
Mais il peut y avoir un geste.
Un éclair de lucidité.
Une ligne tracée dans la poussière.
Quelque chose d’assez simple pour être vrai.

Ce peuple ne réclame rien.
Il ne crie pas.
Il attend que les choses soient dites, une fois, avec clarté.

Le peuple pensant est né du silence du haut.

Il ne veut pas penser. Mais plus personne ne pense pour lui. Il ne veut pas se battre. Mais les puissants ne le protègent plus.

Penser, c’est honorer ceux qui se sont tus.
C’est prolonger, sans bruit, le fil d’une fidélité ancienne.
C’est refuser la panique comme la reddition.

Et parfois, penser,
c’est veiller.
Non pour s’opposer,
mais pour reconnaître l’instant où tout peut basculer sans violence.

Depuis l’insurrection de 2024, il fallait du silence. Il fallait du temps. Il fallait regarder plus loin que la poussière des barricades et des réseaux.
On a dit que plus rien ne viendrait. Que tout avait été tenté. Que le conflit était éternel.
C’était mal connaître ceux qui ne confondent pas indignation et vision.

Dans les jours qui viennent,
il n’y aura ni mot d’ordre, ni bannière.
Rien de visible.
Mais quelque chose va apparaître.

Pas un mouvement. Pas un parti. Une structure. Une forme. Quelque chose de tellement simple que chacun dira : cela était devant nous depuis toujours.

Que les bavards s’agitent encore un peu.
Le peuple pensant, lui, revient.
Et cette fois, il saura reconnaître le chemin de la paix quand il apparaîtra.

L’éclipse actuelle masque le mystérieux agrandissement de l’astre.” Victor Hugo

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