La conférence sociale et fiscale qui s’est tenue cette semaine n’a pas accouché d’un modèle. Elle a signé un avis de décès. Celui d’une idéologie, d’un système, d’une croyance : celle selon laquelle une société insulaire de 260 000 habitants pouvait indéfiniment financer un modèle social de type métropolitain sans base productive propre.
La réalité comptable a balayé le mythe social
La masse salariale, pilier des recettes sociales, s’est effondrée. Les régimes de la Cafat, dans leur ensemble, sombrent. Le Ruamm sera à sec en octobre. La retraite plongera en déficit au premier trimestre 2026. Le chômage ne tient que par perfusion.
Le gouvernement le reconnaît, mollement, par la bande. On n’a plus les moyens de notre système de santé. Il faudra faire des choix. Et ces choix ne sont pas éthiques, ils sont comptables.
Une reddition masquée en réforme
Ce n’est pas une réforme. C’est une reddition. Une sortie par les chiffres. Une implosion douce.
Le ministre PowerPoint, en bon technicien, le formule avec des mots neutres : « recréer de la richesse », « rebâtir la confiance », « travailler ensemble ». Le lexique est celui du pacte social. Mais le fond est celui de la ruine.
Ce qu’il reste : la pénurie organisée
Il n’y aura pas de retour au modèle précédent. Il n’y aura pas de relance. Il y aura une redistribution de la pénurie. Un rationnement partagé. Une solidarité sous contrainte.
Le gouvernement propose de baisser les cotisations sociales pour « augmenter les salaires ». C’est un transfert de charge, pas une relance. On fait glisser le poids des solidarités vers la fiscalité. La logique paritaire est morte. Le modèle est défiscalisé, fiscalisé, puis déficitaire. Il ne reste qu’une addition.
La vérité nue
Le modèle était soutenu par de l’argent public, lui-même financé par du transfert, lui-même garanti par de l’endettement. L’effet insurrection n’a fait qu’accélérer une chute déjà engagée. Le réel a parlé. Et le réel n’a pas de plan de relance.
On fait comme si. On simule la discussion. On écrit des feuilles de route. On annonce des concertations. Mais la trajectoire est déjà tracée : on ne discute pas un mur.
Il ne reste que l’addition
Ceux qui n’ont rien vu venir devraient se taire. Ceux qui vivent du système ne le réformeront pas. Ceux qui croient encore au partage des richesses n’ont pas lu les lignes comptables. Il ne reste que l’addition.
La solidarité, jadis fondement de notre contrat social, devient une ligne budgétaire. La santé devient une variable d’ajustement. L’emploi, un objectif flou dans une économie de plus en plus sous perfusion.
Le modèle est mort. Vive l’addition.