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Décryptage Sirius : « Charles Washetine ou la permanence du vide »

Prétexte : Interview de Charles Washetine (25 mai 2025, NC la 1ère)

Le Palika a parlé. Par la voix de Charles Washetine, il a répété ce qu’il dit depuis 20 ans : la crise est grave, le nickel est la clé, le désenclavement est nécessaire, l’indépendance reste l’horizon. Mais en creux, cette interview révèle surtout l’essentiel : Charles Washetine ne propose rien. Et ce n’est pas nouveau.

« Gérer l’attente » : le métier de toute une vie

Il faut écouter Washetine avec une oreille fine. Ce qu’il fait, en réalité, c’est accompagner le vide, prolonger la transition, tenir la posture. Il incarne un nationalisme verbal, un réformisme sans réforme, une stratégie sans moyen.

Quand il parle de réorienter la stratégie du Palika, c’est pour dire qu’il s’alignera sur le projet de souveraineté partagée avec la France. Mais pas un mot sur ce que cela implique concrètement. Il gère le symbole. Comme un aumônier politique.

Le bilan ? L’enseignement saboté, la doctrine nickel ruinée

Charles Washetine fut l’un des porteurs historiques de la doctrine nickel. Il a justifié le projet Koniambo comme étant « la condition de la souveraineté ». Il a défendu la logique de contrôle majoritaire par des collectivités publiques. Mais vingt-cinq ans plus tard, que reste-t-il ?

  • L’usine du Nord est à l’arrêt.
  • La SLN est au bord de la faillite.
  • La doctrine s’est effondrée sous le poids de son dogmatisme.

Sur l’enseignement, la rumeur était tenace dès les années 2000 : Washetine avait récupéré ce portefeuille au gouvernement pour surtout ne rien en faire. Il a laissé pourrir la compétence, jusqu’au transfert opéré par Calédonie Ensemble, qui a ensuite permis au gouvernement de piller les dotations de l’Etat pour combler ses trous budgétaires. Voir notamment :

  • En 2021, le SNES alerte sur le fait que la Nouvelle-Calédonie a littéralement abandonné ses lycées publics, malgré les dotations de l’État censées les financer (snes.nc).
  • La vétusté avancée des établissements scolaires est dénoncée dès 2022 par des chefs d’établissement et les syndicats, qui pointent une absence d’entretien chronique (la1ere.fr).
  • En 2023, le scandale enfle : des élus reconnaissent que la dotation annuelle de l’État pour les lycées (près d’un milliard) a été détournée pour combler d’autres déficits publics (la1ere.fr).

« On continue à discuter » : le mantra de l’inefficacité

Dès 2013, dans une interview à RRB (20 juin), Charles Washetine reconnaissait que le Palika était déchiré entre la posture et l’action. Il refusait d’attribuer le secteur des mines à l’UC, car cela allait à l’encontre de leur vision. Mais en même temps, il proposait que le secteur ne soit pas attribué du tout. Tout est dit : le conflit, jamais la responsabilité.

Et maintenant ? Un Palika serviteur de l’État

Washetine valide à demi-mot le projet proposé par Valls. Il le présente comme une continuité des Accords. Il parle d’une « double nationalité », d’un « statut international » de la Nouvelle-Calédonie. Autrement dit : un FLNKS sous tutelle, une Kanaky sans cap, une indigénisation administrative du déclin.

Mais jamais il ne parle de l’essentiel : comment créer des richesses, des emplois, de la confiance ?

Il ne reste rien.

Charles Washetine est la preuve vivante que le nationalisme répété peut masquer une débâcle. Il aura proposé un grand projet (Koniambo), puis n’aura plus rien proposé du tout. Son héritage ? Des mots. Des ruines. Des mensonges gérés. Mais la jeunesse kanak, elle, ne le suivra plus. Comme d’autres qui ont choisi ce positionnement politique, il est devenu l’aumônier d’un rêve défunt, le petit clerc d’une église vide, sans fidèles ni avenir politique sérieux.

Il n’a plus qu’un objectif :
Sauver l’apparence de dignité du camp indépendantiste modéré.
Mais pas le pays.
Pas l’économie.
Pas la jeunesse.

 

TRADUCTION POLITIQUE DE LA SÉQUENCE :

“L’indépendance réelle est morte, mais on peut encore tenir debout dans la photo.”

Ou comme le résumerait un conseiller cynique :

« On dit oui pour gagner du temps. On ne croit plus à rien, mais on veut garder les apparences. Alors on salue, on signe, on s’efface. »

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