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Décryptage Sirius — Barbançon parle, le collège brûle

Prétexte : son intervention au JT du 6 juin 2025

Louis-José Barbançon a parlé. Encore. Ce jeudi soir, au journal télévisé, il a déroulé sa partition : appel au dialogue, à l’apaisement, à la réparation des fractures par la culture, par l’art, par la beauté.
Son style est connu : un mot de Mariotti, une image japonaise, un souffle humaniste.
C’est beau. C’est noble. C’est hors-sol. Mais pendant qu’il parle, le collège de Rivière-Salée est toujours fermé.
Et dans les têtes, le réel a repris la parole.

L’homme qui parlait aux silences

Barbançon fut professeur dans ce collège-là. Celui qui a brûlé. Celui qui est fermé.
Il est aussi celui qui, il y a quarante ans, théorisait « le Pays du Non-Dit » , persuadé que la paix viendrait avec la mémoire.
Il fallait enseigner, transmettre, écrire — et les haines s’apaiseraient.
Il y a cru. Il l’a fait. Et aujourd’hui, il revient, depuis son appartement australien, comme prophète revenu sur ses ruines.

Mais ce n’est plus le silence qui menace. C’est le vacarme.
Et c’est lui qui l’a installé.

Il a gagné. Et c’est pour ça que tout a brûlé.

Barbançon croit encore que ses idées auraient pu éviter l’insurrection.
Mais il refuse d’admettre qu’elles y ont conduit.

Son « Destin Commun » est devenu religion d’État.
Le procès permanent de la colonisation est devenu catéchisme scolaire.
Les figures « communes » — Ataï, Boewa, Kuindo — ont été sanctifiées sans partage.
Et pourtant, le feu est venu.

Il n’y a pas non-transmission. Il y a rejet.
Pas de fracture ignorée. Mais un monde bâti sur la repentance, qui a produit non pas la paix, mais le ressentiment.

Barbançon parle. Mais le monde qu’il a formé ne l’écoute plus.

Il enseigne encore comme si la République devait se faire pardonner d’exister.
Il parle comme si l’histoire était une dette éternelle.
Il écrit comme si les jeunes d’aujourd’hui avaient encore besoin d’un « cadre interprétatif ».
Mais le collège est vide.
La bibliothèque est cendre.
Et les élèves n’attendent plus rien.

La génération du bruit

Ils ont remplacé le silence de leurs parents par le bruit et le bavardage — mais sans le courage
Ils ont dénoncé les silences de l’État, mais se sont tus devant la radicalisation.
Ils ont prêché la mémoire, mais ont oublié la réalité.
Ils ont enseigné la France honteuse, et récolté le rejet de la France entière.

Le déni a remplacé le non-dit. Aujourd’hui, ils demandent pardon.
Pas pour avoir été violents.
Mais pour avoir été lâches.

L’image finale

Barbançon parle depuis les ruines.
Ruines physiques. Ruines intellectuelles.
Il fut le pédagogue de la pacification.
Il est devenu l’archiviste du renoncement.

Le collège de Barbançon est fermé. Sa parenthèse aussi.

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